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Article sur la plongée profonde sur le blog de doppler

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Message par Akronyme Mar 25 Aoû - 14:13

Je suis tombé sur cet article il y a une semaine https://decodoppler.wordpress.com/2015/08/19/factors-in-deep-scuba-diving/. J'aime pas mal ce blog, bien technique. Du coup, j'ai diffusé pas mal à gauche et à droite et certains m'ont demandé une traduction (sur FB, principalement). Chiche! En plus, je risque même d'apprendre quelque chose! J'ai fait ça de temps en temps et entre les mise à jour de serveurs linux et le pauses clopes que je prends pas puisque je fume pas. afro

Voilà les résultats, je vous rappelle que c'est pas mon texte (je suis pas forcément d'accord avec tout) et que je suis pas traducteur pro, soyez indulgents!

Un tragique évènement récent - la mort du docteur Guy Garman lors de sa tentative de plongée à 1200 pieds (soit 365m. environs) en circuit ouvert - a re-focalisé l'attention de la communauté plongistique sur certain nombre de problèmes spécifiques aux plongées profondes. Si ce n'est pas le cas, ça a tout du moins engendré un nombre considérable de question de la part de cette même communauté qui pourraient être résumé plus simplement par : "Qu'est-ce qui a foiré?"
Sur son blog personnel, Andy Davis a fait une très bonne tentative de réponse sur les risque spécifiques en relation avec le "facteur humain" et son rôle possible dans la plongée fatale du Dr Garman. Mais, sans vouloir ajouter spécifiquement des commentaires dur le cas Garman, voilà une liste de quelques autres chausse-trape potentielles qui attendent les prochains prétendants au record.
Ah, par la même occasion, on oublie tout ce qui est aléas de décompression.... Rien que le fait de remonter d'une profondeur pareille est un challenge en soi... Ne nous penchons que sur les épreuves les plus importantes qu'un plongeur va devoir gérer dans les profondeurs extrêmes.
La première d'entre elles, c'est de respirer de l'hélium en dessous de quelques centaines de mètres. Certains pourraient penser que le syndrome nerveux des hautes profondeurs (SNHP) sont à la plongée à l'hélium ce que la narcose à l'azote est pour la plongée à l'air. Que nenni, au contraire des symptômes que l'on connais sous une trop forte pression partielle d'azote (ralentissement des fonctions cérébrales, tendance à la catalepsie), le SNHP se manifeste comme une cris ed'épilepsie (des tremblements semblables à des chocs nerveux dans un muscle ou un groupe de muscle), vertiges, nausées, vomissements, avec éventuellement un passage comateux et la mort. En réalité, le SNHP semble être causé par une élévation de l'activité cérébrale... Dans une vision plus simpliste des choses, on pourrait dire que le SNHP conduit à un court-circuit du système nerveux.
La profondeur à laquelle le SNHP se développe ainsi que la sévérité de ses signes et symptômes avant-coureurs et plus relié au taux de compression qu'à la profondeur ou à la pression partielle de l'hélium respiré. Pour simplifier, plus une personne descend vite dans la colonne d'eau, plus les symptômes arrivent proche de la surface et plus ils sont importants. A ma connaissance, la profondeur observée pour des probables signes de SNHP est d'environs 17bar. Et ça, suivant les proportions du mélange ainsi que la composition de celui-ci (heliox ou trimix), peut devenir un facteur important, même à des profondeurs aussi "peu importantes" que 180m.
Au fur et à mesure que les plongeurs récréatifs repoussent les limites de la profondeur atteinte, le SNHP devient quand à lui un facteur allant s'aggravant. Les plongeurs commerciaux, militaires ou scientifiques ont appris à réduire ce risque induit. Dans la plupart des cas, ile s'aquittent de cette tâche en prenant du temps pour descendre, de plusieures heures à quelques jours, ce qui a pour effet de retarder les effets du SNHP. Le plongeurs profonds ont a gérer ces problématiques inhérentes dans un laps de temps de l'ordre de quelques minutes. On ne peut pas changer aussi drastiquement la physiologie humaine pour résister à cela, quelque soit la quantité et la durée d'entrainement, de régimes spéciaux, de yoga ou de croyances mystiques (voires magiques). Penser qu'on peut ignorer ce fait est aussi hasardeux que tenter de faire une sortie spatiale habillé dans un costume de Star Wars de mardi-gras acheté en soldes chez Carrefour et imaginer qu'on va s'en sortir vivant et en bonne santé.
Faire le bon mélange gazeux est également excessivement problématique. Les mélanges via pression partielles des gaz est une science inexacte... En fait, la méthode de pression partielle faite par beaucoup de plongeurs et de magasins de plongée est aussi éloignée de la science que conduire une mobylette l'est du pilotage d'une motoGP, ça a deux roues et on moteur, certes, mais... Je le fais, vous le faites probablement, mes potes le font. Avec suffisament de procédures éprouvées et d'analyses, c'est un pis-aller acceptable pour la plupart des plongées dites sportives ou techniques. Par contre, pour les plongées profondes, la méthodologie standard utilisée par la plupart n'offre PAS un degré suffisant de précision. C'est aussi simple que ça. Les unités de mesures utilisées sont elles-mêmes grossières, n'ont rien à voir avec les lois de la physiques des gaz réels - NDT : on parle souvent de physique des gaz parfaits quand on fait de la "physique pour la plongée", ils ne le sont pas...- et tombent complètement à côté pour nos propos sur les grandes profondeurs et les mélanges associés. LE résultat de tout ça fait la marge d'erreur des mesures que l'on est capable de faire tombent bien au delà de la courbe du risque tolérable.
Fondamentalement, lorsque la fraction d'oxygène d'un gaz respirable est aussi faible qu'elle doit l'être pour des profondeurs pareilles, les appareils de mesures doivent non seulement êtres parfaitement calibrés, mais ils doivent également être très précis, tels ceux utilisés dans des laboratoires, par exemple. Le mieux serait d'avoir des gaz respirables certifiés issus du fabricant lui-même, puis vérifier ceux-ci à l'aide de ces fameux analyseurs de gaz à haute résolution. Utiliser les outils abordables standards qu'on possède en tant que plongeur technique est soit suicidaire, soit criminel. La limite séparant un mélange respirable d'un hypoxique ou d'un hyperoxique est simplement trop étroite dans le cas de plongée très profonde pour que tout un chacun puisse y arriver correctement.
A cela vient s'ajouter la problématique de pollution des mélanges : monoxyde de carbone, composants organiques volatiles, vappeur d'huile, résidus contenus dans les métaux des blocs, etc. Dans la pratique de la plongée loisir ou tech, des traces de ces polluants sont tolérés, elles n'entraînement aucune complication pouvant tuer un plongeur. En fait, elles ne vont même pas du tout affecter la santé du plongeur. Par contre, à des profondeurs importantes, lorsque la pression ambiante exéde 20 bar (190 mètres), même un gaz qui n'est présent que de quelques part pour un million peut être toxique. La plupart des fabricants de gaz sont équipés pour détecter ces contaminants, mais cet équipement est horriblement cher pour un plongeur dont c'est la passion, même pour un tekkie... Je suis pas sûr qu'il y en ait un qui ait accès à ce genre d'équipement.
Passons aux volumes de gaz. La plongée en circuit ouvert est la meilleure des technologie pour un bon paquet de boulot, mais plonger à des profondeurs extrêmes n'en fait pas partie. Ca demande beaucoup trop de blocs et beaucoup trop de manipulation et de changement de détendeur. Trop d'opportunités de malfonction, de se mélanger les pinceaux, de louper un truc.
Si on considère un plongeur qui consomme 14 litres d'air par minute à la surface (un type plutôt en forme par rapport aux chiffres retenus d'habitude pour les calculs, plutôt proches de 25[l/min]). Ce même plongeur consommera au moins 450 litres par minute à 300 mètres, dans le cas où il n'est pas stress (mais qui l'est, à ces profondeurs... -NDT-). Il doit également s'occuper d'ajouter du gaz dans son système de flottabilité (wing, étanche, ce qu'il a imaginé pour emmener tous ces blocs au fond...) Ce qui est un sacré challenge en soi...
Ajoutez à ça le simple fait qu'à des pressions pareilles (environs 31 bars) les détendeurs, même modifiés pour la plongée profonde, vont avoir du mal à donner du gaz, étant donné que celui-ci a une densité plus de 30 fois plus importante qu'à la surface. Même si la fraction d'hélium est très élevée, le simple fait de respirer demande un effort très important. Bien sûr, un travail inspiratoire important implique un dégagement important de dioxyde de carbone par le plongeur. En résulte une cascade d'effets très déplaisants, incluant une augmentation du nombre de respirations et une sensibilité de plus en plus importante à la narcose induite par les gaz dits "neutres".
Le stress thermique est un autre facteur à ces profondeurs, que ce soit dans l'eau salée ou dans l'eau douce. C'est évidemment plus marqué dans les eaux tempérées que sous les tropiques, mais il reste que la différence de température peut atteindre 20° à 30° selon le courant, la saison, etc. En combinant ces effets avec ceux de la pression sur le néoprène, il apparait rapidement qu'aucun vêtement humide ne peut offrir une protection adéquate permettant au plongeur de rester serein et alerte - NDT : Apparemment, le Doc Deep était en humide.. WTF! - à des profondeurs supérieures à la plongée classique, qu'elle soit loisir ou technique.  
Bon, je suis sûr que ces points, ainsi que certaines autres problématiques non-traitées ici, comme l'athralgie (compression des nerfs), oeudème pulmonaire, la contre-diffusion isobare, ont été considérés par Guy Garman et son équipe d'experts. Pour nous, le reste des plongeurs, il semblerait que cela signifie que lorsqu'on joue avec les profondeurs extrêmes en plongée, les dés sont quelques peu pipés en faveur de la banque... N'essayez pas ça à la maison, les enfants!
Pour en lire plus sur la réaction de Andy Davis : http://scubatechphilippines.com/scuba_blog/guy-garman-world-depth-record-fatal-dive/
Pour en lire plus sur le SNHP par le Docteur David Sawatzky : http://divermag.com/high-pressure-neurological-syndrome



Si vous avez des remarques sur la traduction, n'hésitez pas à m'en faire part!
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Message par Nostromo Mar 25 Aoû - 16:01

Merci pour ce travail de traduction Thomas. :thumbs:
Je n'ai rien à redire sur ta traduction ni sur le contenu du texte que je trouve intéressant.

Néanmoins, s'agissant de sujets aussi graves (pas la mort de Garman mais plutôt la plongée à des profondeurs records), je m'interroge plutôt sur la pertinence d'en parler sur un simple blog, aussi technique soit-il que celui de Steve Lewis, ou sur d'autres blogs.
En lisant le texte, ma première réaction d'ancien historien a été : "où sont les sources et les références bibliographiques de l'article?".
À mon humble avis, pour parler de ce sujet bien précis, avoir 1600 plongées au compteur ne suffit plus ou en tous cas, ne donne pas la légitimité nécessaire pour donner son point de vue.... J'aurais aimé avoir l'avis, ou tout au moins quelques références, de certains physiologistes sur la question...

Je vais être cash : si un gars qui a 1600 plongées au compteur peut donner son avis sur un telle expérience (Doppler a-t-il expérimenté le SNHP? Ça ne semble pas être le cas... Sur quels textes se réfère-il?), alors un type n'a réalisé que 450 plongées peut très bien tenter le coup, à ses risques et périls....
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Message par Frantz Mar 25 Aoû - 16:41

Merci pour la traduction Very Happy surtout pour moi qui a du mal avec l'anglais.

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Message par Nostromo Mar 25 Aoû - 17:23

Je n'avais pas lu la réaction d'Andy Davis et je dois dire que c'est exactement l'analyse que j'attendais. Donc, bref, je pinaille (:rigole:) mais mon seul bémol à l'article de Doppler, c'est l'absence de références concrètes.

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